Evénement parallèle à la TICAD 8 : Solutions fondées sur la nature pour une Afrique résiliente et prospère

  • Aperçu
    Un événement de 90 minutes, organisé en parallèle à la TICAD 8, intitulé « Des solutions fondées sur la nature pour une Afrique résiliente et prospère », s’est tenu en ligne le 26 août 2022. L’évènement était organisé conjointement par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), l’Agence forestière du Japon, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Au total, 130 participants ont assisté à l’évènement, dont des représentants gouvernementaux de pays africains, notamment monsieur le Secrétaire Général du ministère de l’Environnement et du Développement Durable de la République démocratique du Congo et monsieur le Secrétaire à la Conservation des Forêts du ministère de l’Environnement et des Forêts de la République du Kenya.
Écran de présentation
    Les intervenants provenaient du ministère de l’Environnement et des Forêts de la République du Kenya, du ministère de l’Environnement et du Développement Durable de la République démocratique du Congo, de l’UICN, de la FAO, de l’OIBT et de l’équipe d’étude de la JICA.

    Les intervenants ont présenté l’approche par les solutions fondées sur la nature (NbS) vue de leur point de vue. L’équipe d’étude de la JICA a également présenté son portail, une base de données d’exemples positifs d’approche NbS identifiés comme étant des connaissances issues de projets menés par la JICA dans différents pays africains et la façon d’utiliser la base de données en question. Au cours de la discussion, les intervenants ont souligné l’importance d’intensifier la mise en œuvre sur le terrain, les rôles des organisations internationales et régionales et les investissements du secteur privé dans le cadre des efforts à déployer pour gérer les ressources naturelles de manière durable. L’importance d’encourager l’utilisation des connaissances relatives aux NbS a également été soulignée. En résumé, le partage et la promotion de l’accès au savoir ont été encouragés.
  • Faits marquants de l’événement
  • Allocution d’ouverture
    FDans son allocution d’ouverture, Monsieur Seiichi Onodera, Vice-président délégué de la JICA, a rappelé l’abondance des connaissances accumulées dans le domaine de la gestion des ressources naturelles acquise grâce à la collaboration du Japon, des pays africains et des partenaires internationaux, et qui en tant que solutions fondées sur la nature, contribuerait de manière significative à la mise en œuvre régulière des cadres internationaux relatifs à la gestion des ressources naturelles. Il a expliqué que cet événement parallèle visait à réaffirmer l’importance des connaissances et à présenter les connaissances créées conjointement ainsi que les pratiques sur le terrain en matière de gestion durable des ressources naturelles.
M. Onodera, JICA
  • Discours d’introduction – Les défis dans le domaine de la gestion des ressources naturelles –
    Au nom du Dr Chris Kiptoo, CBS, Secrétaire général, Monsieur Alfred Gichu, Secrétaire à la Conservation des Forêts du ministère de l’Environnement et des Forêts de la République de Kenya, a cité les initiatives menées par le Kenya pour améliorer la conservation des forêts et la fonction de biodiversité, en collaboration avec les partenaires mondiaux sur le plan financier et technique. Monsieur Gichu a exprimé son espoir de voir les NbS prendre de l’envergure et atteindre les objectifs internationaux, en utilisant davantage les connaissances développées et en renforçant les liens avec d’autres pays africains.
M. Gichu, Kenya
    Monsieur Benjamin Toirambe Bamoninga, Secrétaire Général du ministère de l’Environnement et du Développement Durable de la République démocratique du Congo, a expliqué les projets de coopération bilatérale et régionale en cours dans son pays sur la gestion des tourbières, la REDD+, le système d’information forestière et la lutte contre les incendies de forêt. Monsieur Toirambe a souligné l’importance de renforcer les capacités et la gouvernance dans l’utilisation rationnelle des ressources naturelles.
  • Remarques liminaires
    Monsieur Luther Bois Anukur, Directeur régional du Bureau régional pour l’Afrique orientale et australe de l’UICN, a fait une présentation intitulée « Intensification des NbS pour catalyser l’action afin de mettre en œuvre les 3 Conventions de Rio en Afrique ». Monsieur Anukur a souligné les préoccupations concernant la production alimentaire et la perte de la biodiversité en Afrique et a encouragé la mise en œuvre des NbS en tant que solutions viables pour un développement durable afin d’aider à maîtriser le changement climatique, la biodiversité et la désertification. Il a réitéré l’importance du point de vue du bénéfice humain et du bien-être humain et a mentionné comment les cours certifiés NbS ont été introduits dans le cadre des efforts visant à étendre les connaissances et les techniques. Monsieur Anukur a conclu en mettant l’accent sur l’importance de la coopération des parties prenantes et de la gestion des fondations.
M. Anukur, UICN
  • Présentation
    Au nom de Madame Tiina Vähänen, Directrice adjointe, Dr. Amy Duchelle, Agent forestier principal, Chef d’équipe de l’équipe Forêt et Changement climatique de la FAO, a fait une présentation intitulée « Gestion des données et des connaissances pour soutenir la gestion durable des ressources naturelles en Afrique ». Dr. Duchelle a mentionné que la FAO avait publié plusieurs données et outils pour aider les secteurs des forêts et des PFNL qui sont essentiels pour montrer les besoins locaux et a également mentionné que la FAO était également extrêmement motivée pour rapporter les données sur la réduction des émissions afin de déterminer l’impact futur.
Dr. Duchelle, FAO
    Monsieur Polycarpe Masupa Kambale, Project Manager de la Division de la Gestion des Forêts de l’OIBT, a fait une présentation intitulée « Directives de l’OIBT en tant qu’outils techniques de mise en œuvre des NbS en Afrique ». Monsieur Masupa a présenté les directives sur la gestion durable des forêts tropicales publiées par l’OIBT. Il a souligné l’importance de leur adoption, encourageant les techniciens locaux et partageant les bonnes pratiques disponibles sur le site web de l’OIBT.
M. Masupa, OIBT
    Monsieur Kei Suzuki, Ingénieur en chef de l’Association japonaise des technologies forestières, a fait une présentation intitulée « Partage des résultats du “Programme de connaissances : Solutions fondées sur la nature pour une Afrique résiliente et prospère”. Monsieur Suzuki, qui a dirigé l’Équipe d’étude de la JICA, a présenté les détails du plan d’étude qui consiste à analyser les projets menés par la JICA en Afrique, à sélectionner les bonnes pratiques en tant que NbS et à les diffuser en les classant en quatre catégories de NbS via un portail. Il a présenté le contenu du portail tout en mettant l’accent sur le moteur de recherche.
M. Suzuki, JAFTA
  • Table ronde
    Les panélistes ont répondu aux questions préparées à l’avance, que le modérateur, M. Kei Suzuki, a ensuite résumé.
    • Question 1 : Quelles pratiques sur le terrain et quels enseignements tirés peuvent être présentés pour relever efficacement les défis que représentent la perte et de la dégradation des ressources naturelles et les changements climatiques ?
      • Réponse : M. Alfred Gichu du ministère de l’Environnement et des Forêts du Kenya
        M. Gichu a répondu que ce que nous avons appris sur le terrain devait être utilisé et les bonnes pratiques devaient être adoptées afin d’atteindre les objectifs. Il a présenté d’excellentes pratiques mises en œuvre au Kenya dont notamment un projet impliquant la production et la plantation de Meria volkensii, une espèce indigène tolérante à la sécheresse et à croissance rapide produisant du bois de haute qualité. Il a également présenté les détails du projet de plantation d’Acacia Tortilis, qui a contribué à la production de charbon de bois et à l’augmentation du couvert forestier. Il a souligné le besoin crucial de sélectionner le bon arbre au bon endroit pour promouvoir la conservation des forêts et améliorer et maintenir la vie des populations locales.

      • Réponse : M. Benjamin Toirambe Bamoninga du ministère de l’Environnement, de la Conservation de la nature et du Développement Durable de la République démocratique du Congo
        M. Toirambe a cité le cas de la province de Kwilu comme un bon exemple et a expliqué la nécessité d’introduire une végétation variée pour améliorer le paysage de savane. Il a également déclaré que la plantation d’Acacias comme moyen d’améliorer rapidement le sol serait efficace pour l’agroforesterie menée sur un sol riche pour cultiver des noix et des légumes et favoriser ainsi le reboisement. Il a également souligné le besoin crucial d’inclure dans la mise en œuvre du projet une technologie appropriée et une évaluation des sites appropriés utilisant des systèmes de surveillance.
Table ronde, M. Suzuki, M. Toirambe, M. Karangwa,
M. Gichu Dr Duchelle (d’en haut à gauche vers le bas)
  • Question 2 : Quels sont les défis à relever et ce qu’il est nécessaire de faire à l’avenir pour utiliser efficacement ces connaissances ?
    • Réponse : M. Charles Karangwa, Chef régional des systèmes fonciers, Représentant national pour le Kenya du Bureau régional pour l’Afrique orientale et australe de l’UICN
      M. Karangwa a reconnu le fait que le développement économique de l’Afrique dépend largement de la nature et s’est demandé s’il serait encore possible de fournir tous les services écosystémiques dont nous jouissons aujourd’hui dans une ou deux décennies. Son avis était négatif, compte tenu de la perte de sol et de biodiversité actuellement élevée. Il a approuvé la volonté politique de l’Afrique de restaurer l’écosystème, en illustrant les initiatives en cours de l’AFR100 et de la Grande Muraille Verte. En ce qui concerne les initiatives politiques et réalisables visant à intensifier les NbS en Afrique, M. Karangwa a souligné l’importance des connaissances écologiques traditionnelles, de la création d’incitations, de la coordination des donateurs et de s’assurer de la participation des organisations internationales et du secteur privé dans la mise en œuvre des NbS.

    • Réponse : Mme Amy Duchelle de la FAO
      Mme Duchelle a reconnu que des lacunes dans les connaissances subsistent en prenant l’exemple des écosystèmes des sols tourbeux. Elle a également mentionné que des efforts devaient également être déployés pour s’assurer que les connaissances disponibles sont utilisées dans les opportunités du marché du carbone pour promouvoir les NbS et le besoin crucial d’utiliser les connaissances écologiques traditionnelles et les solutions locales. Mme Duchelle a souligné qu’il était impératif que les organisations internationales aident à soutenir la mobilisation des ressources.

    • Réponse : M. Polycarpe Masupa Kambale de l’ OIBT
      M. Masupa a cité de nombreux points communs entre les NbS définies par l’UICN et la définition de la gestion durable des forêts de l’OIBT et le fait que l’OIBT a élaboré plusieurs directives qui contribuent à garantir que les ressources forestières tropicales sont gérées et utilisées de manière durable et à relever les défis socio-environnementaux tels que le changement climatique et la sécurité de l’eau. Il a déclaré que l’OIBT est habilitée à aider ses pays membres dans leurs efforts pour atteindre les ODD et a réitéré le besoin vital d’une aide de la communauté internationale. Il a souligné que le développement des ressources humaines était important pour mettre en œuvre les NbS sur le terrain et ainsi briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la déforestation.

  • Résumé du modérateur (M. Kei Suzuki) :
    À l’issue des discussions, M. Suzuki a déclaré qu’il serait essentiel d’accélérer efficacement l’accès aux connaissances accumulées, ainsi que de tirer parti de ces connaissances pour catalyser et encourager les investissements du secteur privé. En conclusion, M. Suzuki a encouragé les partenaires internationaux à s’engager dans le renforcement du partage des connaissances et a encouragé les populations africaines à accéder aux connaissances pour s’assurer que les efforts visant à façonner les NbS sur le terrain puissent être exploités de manière optimale.
  • Conclusion
    Dans son allocution de clôture, M. Tetsuo Tanimoto, Directeur du Bureau de la coopération forestière internationale de l’Agence forestière du ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche du Japon, a présenté l’histoire de la coopération du Japon avec l’Afrique dans le domaine de la foresterie, tout en soulignant les problématiques telles que le développement technique du boisement dans les régions semi-arides et le renforcement des capacités des gouvernements africains. Il a reconnu les connaissances accumulées dans des domaines tels que les pratiques sur le terrain en matière de gestion durable des ressources naturelles et la création de lignes directrices, ainsi que les outils techniques qui ont été présentés lors de l’événement. M. Tanimoto a remercié tous les participants et toutes les personnes impliquées dans la planification de l’événement et a mis fin à l’événement par un discours de clôture.
M. Tanimoto, Agence des forêts, Japon

Cet événement parallèle est disponible sur YouTube :
(Version anglaise)         https: //youtu.be/HDGgfc3JrtM
(Version française)        https: //youtu.be/1X8M6yTIirE
Des informations supplémentaires sur les événements organisés en marge de la TICAD-VIII par la JICA sont disponibles dans les liens ci-dessous :
(Version anglaise)   https: //www.jica.go.jp/TICAD/en/event/side/index.html
(Version française)  Événements parallèles | Vers une Afrique résiliente, inclusive et prospère | l’Agence japonaise de coopération internationale (jica.go.jp)