24. Promouvoir des activités pratiques de conservation des forêts avec la participation des communautés locales

1.  Aperçu et caractéristiques de l’approche

la production de beurre de karité (photo: JICA/Akio Iizuka)

Cette approche consiste à promouvoir des activités visant à établir une gestion durable des forêts avec la participation des populations locales en développant une organisation parmi les communautés locales de la réserve forestière menacée de déforestation et de désertification.

Dans la gestion participative des forêts, trois piliers sont importants : 1) le renforcement des capacités des personnes impliquées, 2) la pratique d’activités économiques, 3) la création de mécanismes entre les personnes impliquées telles que les agriculteurs, les fabricants et les acheteurs impliqués dans le développement de relations avec des entreprises et des organisations privées.   

En mettant en œuvre cette approche, les villageois ont acquis des compétences dans la fabrication de produits à partir des ressources forestières, et des réseaux avec des entreprises et des organisations locales ont été créés, permettant un approvisionnement stable et continu en matières premières et en ventes de produits, contribuant ainsi à gérer les ressources forestières de manière durable.

Mots-clés
Gestion forestière participative, Organisation communautaire locale, Amélioration des moyens de subsistance, Fonds de gestion forestière

2. Description du projet à l’origine de cette approche

2-1.  Introduction

Le Burkina Faso est confronté à de graves problèmes de désertification dus à l’augmentation de sa population, à la culture itinérante sur brûlis, à l’élevage sommaire et à la déforestation. Le gouvernement a adopté des politiques visant à prévenir la désertification, à stabiliser les revenus des communautés locales et à promouvoir l’utilisation rationnelle des ressources forestières à travers le développement de l’agriculture, de la sylviculture et l’élevage. Dans ce contexte, une tentative a été faite pour gérer durablement les réserves forestières du district de Comoé, qui est soumis à une forte pression anthropique, en impliquant la participation des populations locales.

2-2. Détails des mesures prises

  • Afin de s’assurer que les activités de gestion durable des forêts ont été menées de manière continue dans la zone cible, cette approche s’est concentrée sur la mise en œuvre d’activités d’amélioration des moyens de subsistance au niveau des villages, le renforcement de l’organisation des communautés locales en tant qu’organe d’exécution et le renforcement des capacités des populations impliquées.
  • Les activités d’amélioration des moyens de subsistance se sont concentrées principalement sur des activités telles que la production de bois de chauffage et de charbon de bois, l’apiculture et la production et la vente de beurre de karité (produit à partir des graines de Vitellaria paradoxa) et de Sumbara (un assaisonnement fermenté commun fabriqué à partir des graines de Parkia biglobosa), qui sont des activités traditionnellement pratiquées par les femmes.
  • Pour renforcer l’organisation des communautés locales, une formation a été dispensée par des experts de la JICA travaillant aux côtés des agents forestiers locaux dans des domaines tels que la tenue de registres d’activités et la tenue des comptes et le renforcement des capacités de diffusion et de partage de ces informations. Ces éléments étaient essentiels pour assurer la transparence de la gestion des organisations communautaires locales. Les organisations communautaires locales et les autorités forestières se sont engagées dans des activités de gestion forestière en clarifiant leurs responsabilités mutuelles par le biais d’un accord de partenariat.
  • Les   responsables administratifs, les membres des organisations communautaires locales et d’autres parties concernées ont approfondi leur compréhension de la gestion participative des forêts en assistant à des séminaires et en participant à des formations Off-JT et OJT.   Les bénéficiaires de la formation ont diffusé les résultats aux autres habitants et ont pratiqué les activités ensemble. Cela a permis de renforcer les capacités des personnes concernées par les activités.

(Perspectives de durabilité)

  • Le système a été conçu pour assurer la continuité des activités de gestion forestière en faisant en sorte que les organisations communautaires locales mènent des activités économiques dans les réserves forestières et versent une partie de leurs revenus à un fonds de gestion forestière, tout en fournissant un fonds de roulement pour couvrir les dépenses de leurs activités comprenant le coût de l’entretien et du remplacement des équipements.
Production de savons (photo: JICA/Akio Iizuka)
Gestion de la réserve forestière (photo: JICA/Akio Iizuka)

3. Analyse de l’approche

3-1. Impact

  • Au Burkina Faso, la loi forestière de 1997 a établi un cadre juridique pour la gestion participative des forêts et, bien que les organisations communautaires locales étaient censées être chargées de la mise en œuvre de ce cadre, seules quelques organisations de ce type ont été créées. Toutefois, grâce à cette approche, ce cadre juridique a été établi à l’échelle nationale.
  • Des exemples de la façon dont les organisations communautaires locales ont réussi à élargir le marché de leurs produits grâce à cette approche, en travaillant aux côtés d’entreprises et d’organisations privées, sont donnés.
  • Phytofla, une entreprise qui fabrique et vend des médicaments et d’autres produits à base de plantes médicinales locales, est pionnière dans ce domaine au Burkina Faso. Grâce à la formation dispensée par l’entreprise, les groupes communautaires locaux ont appris des techniques pour collecter et cultiver les plantes médicinales, les soumettre à une transformation primaire et les conserver, et Phytofla a acheté des plantes médicinales ayant subi cette première transformation auprès des groupes communautaires locaux.  L’entreprise achète le Cochlospermum planchonii, une plante médicinale aux propriétés antipaludiques, qu’elle transforme ensuite en un composé réputé pour être efficace contre le paludisme et vendu au Burkina Faso.
  • Le centre de formation de l’Association Lakieta, une association sociale locale, produit du savon au beurre de karité et a commencé à s’approvisionner en beurre de karité en tant qu’ingrédient auprès de groupes communautaires locaux qui ont été formés par le centre. Le bâtiment et l’équipement du centre de formation ont été fournis dans le cadre des projets d’aide financière accordée par la Grassroots Human Security Grant Aid du Japon. L’entreprise japonaise, ADANSE, s’est associée au Centre Lakieta pour importer et vendre du savon au beurre de karité au Japon.

3-2.  Enseignements tirés

  • Lorsqu’on agit en tant qu’organisation, il est essentiel de garantir la transparence dans la gestion des fonds. Autrement, la gestion durable des forêts qui inclut des apports locaux sera difficile à assurer.
  • Travailler en étroite collaboration avec les entreprises et les organisations locales permet aux organisations communautaires locales d’accéder plus facilement aux destinations de vente et permet ainsi de stabiliser leurs opportunités de revenus.  Cela leur permettra également de faire face plus facilement aux problèmes au fur et à mesure qu’ils se présentent, en raison de leur familiarité avec les conditions locales, et cela permettra de stimuler le développement régional dans son ensemble.

4. Informations pertinentes

Catégorie de l’approche NbS3-6. 24
Intitulé du projet dont découle l’approcheGestion forestière participative et durable dans la province de Comoé au Burkina Faso  
PaysBurkina Faso
BiomeSavane
Période de mise en oeuvreJuin 2007 ‐ Décembre 2012
Organismes de mise en œuvreMinistère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD)
Organismes de soutienAgence japonaise de coopération internationale (JICA), Association japonaise de technologie forestière (JAFTA),
IC-Net Co.
Rapport(s)/Outil(s)/Lignes directricesRapport d’achèvement de projet (français)
Manuel de terrain des associations de gestion forestière
Manuel d’école de formation agricole
Manuel de renforcement des capacités organisationnelles
Contributeur(s) à cet articleYasuhisa TANAKA /JAFTA