27. Diffusion de pratiques de conservation agricole et forestière par le biais des Champs-Écoles Paysans (CEP) dans les zones d’érosion des sols et de faible productivité agricole

1. Aperçu de l’approche et caractéristiques

L’approche des Champs-Écoles Paysans (CEP) est une méthodologie de vulgarisation adaptée à la promotion de l’agroforesterie et la gestion durable des ressources naturelles, car les agriculteurs appliquent fréquemment les compétences qu’ils apprennent au cours du processus, telles que la conservation des sols, les pratiques agroforestières, la plantation d’arbres fruitiers, la culture de légumes, la production de fourrage pérenne et le développement des bois. Les questions suivantes inspirent cette approche :

Culture intercalaire d’arbres : Bien que les gens avaient l’habitude de protéger les arbres dans les fermes, les cultures fréquentes et le libre pâturage les ont fait disparaître. La culture intercalaire d’arbres est un moyen de réhabiliter ces terres agricoles.
  • Renforcement des capacités et autonomisation des agriculteurs par l’apprentissage participatif.
  • Production sur place de semences d’arbres par les agriculteurs eux-mêmes.
  • Suivi des arbres plantés et des cultures grâce à une interaction continue et à long terme avec les agriculteurs.
  • Diversification des cultures et des sources de revenus en combinaison avec les arbres et les cultures permanentes.

Mots-clés
Champs-écoles paysans, conservation des sols, renforcement des capacités, gestion des ressources naturelles, agroforesterie, développement des terres boisées

2. Description du projet à l’origine de cette approche

2-1. Introduction

L’Éthiopie est l’un des pays d’Afrique subsaharienne les plus gravement touchés par la dégradation des sols, qui est l’une des principales causes de la faiblesse et du déclin de la productivité agricole du pays, de l’insécurité alimentaire persistante et de la pauvreté rurale.

La région d’Oromia fait partie des terres les plus dégradées du pays, de grandes quantités de sols étant emportées par les eaux sur des terres communales éparses qui ont été mal gérées. L’utilisation du bois et d’autres biomasses comme combustible et l’expansion de l’agriculture dans les zones forestières favorisent un taux élevé de déforestation. En fin de compte, les terres sont dépouillées de leur biomasse végétale et exposées à des niveaux élevés d’érosion des sols.

Par conséquent, la région doit gérer les ressources naturelles de manière durable afin de préserver les sols tout en augmentant la productivité agricole. Dans ce contexte, le projet a renforcé les capacités des acteurs concernés des zones de Shewa Est, Hararge Ouest et Arsi Ouest dans la zone semi-aride de la région d’Oromia et a promu la gestion durable des ressources naturelles, y compris l’agroforesterie et les mesures de conservation des sols, par le biais des CEP.

2-2. Détails des mesures prises

  • Lutter contre la dégradation des sols par des activités d’apprentissage de la gestion durable des ressources naturelles afin de réduire l’érosion des sols et d’améliorer la récupération des ressources naturelles, telles que les fourrages pérennes et les arbres, la plantation d’arbres fruitiers, la production de semences et le boisement à petite échelle, le microcaptage d’eau ou la gestion de la régénération naturelle.
  • L’approche des Champs-Écoles Paysans (CEP) est une méthode d’apprentissage innovante, participative et interactive qui met l’accent sur la résolution des problèmes et l’apprentissage par la découverte.
  • L’approche CEP vise à renforcer la capacité des agriculteurs à analyser les systèmes de production, à identifier les problèmes, à tester les solutions possibles et, finalement, les encourage à adopter les meilleures pratiques pour leurs systèmes agricoles.
Un spécialiste du bétail du comté donne une conférence sur l’ensilage
Analyser les cultures et les conditions de croissance adaptées au terrain
                (Source: JICA)

(Perspectives de durabilité)

  • Les CEP ont permis de compléter le système de vulgarisation du gouvernement et se sont intégrés aux activités gouvernementales afin d’obtenir une allocation budgétaire en tant qu’activité gouvernementale.
  • Un « plan de système de transposition à plus grande échelle basé sur les champs-écoles paysans » a été développé par l’agence technique régionale avec la collaboration du projet.
  • Un certain nombre de maîtres-formateurs ont été formés, mais on pense que leur nombre devra être progressivement augmenté pour faire face à la généralisation de l’approche CEP dans la région.
  • Divers manuels ont été rédigés pour servir de référence future aux animateurs et autres membres du personnel concernés.

3. Analyse de l’approche

3-1. Impact

Les effets suivants liés au développement des capacités ont été observés, principalement à l’égard des participants CEP et des membres de la communauté, comme le fait de repenser leurs comportements et leurs mentalités.

  • Sensibilisation accrue des participants CEP à la gestion des ressources naturelles, car ils ont commencé à produire des semences à partir de graines d’arbres. (Une enquête finale a montré un taux de pratique des nouvelles techniques de 82 % parmi les agriculteurs-participants CEP ayant appliqué les nouvelles techniques introduites par les CEP.)
  • Communication et collaboration accrues entre hommes et femmes dans les activités agricoles et reconnaissance de l’importance de l’égalité des droits.
  • Reconnaissance de l’importance du développement inclusif dans la communauté par certains agriculteurs-facilitateurs.
  • Prise de conscience sur la gestion du temps et le lancement d’activités de subsistance hors saison agricole.
  • Reconnaissance de l’importance de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes et de la gestion du temps par certains agriculteurs.
  • Diversification des sources d’aliments nutritifs par l’introduction de légumes et d’arbres fruitiers.
  • Augmentation des possibilités de revenu par la vente de produits provenant des exploitations familiales.
  • Découvrir, expérimenter et diffuser les connaissances indigènes pour lutter contre les maladies et les parasites des plantes.
Membres CEP cultivant des arbres fruitiers (avocatiers) sur leurs exploitations après la fin des CEP
Des diplômés CEP travaillant à l’élevage de plants d’arbres dans leur pépinière collective
                      (Source: JICA)             

Comme mentionné ci-dessus, les CEP ont favorisé divers effets positifs et ont changé les comportements et les mentalités des participants et des membres de leur communauté.

3-2. Leçons apprises

  • Prendre le temps de développer les ressources humaines
    Le goulot d’étranglement pour la transposition des CEP sur une zone plus large est l’année environ nécessaire pour développer les ressources humaines liées aux CEP telles que les maîtres-formateurs, les animateurs et autres. Il est également important de ne pas chercher à atteindre des objectifs chiffrés en investissant uniquement à court terme dans des fonds et des conseillers.

    Dans le cadre des efforts visant à développer le projet CEP, l’organisme de mise en œuvre du projet doit affecter des ressources humaines ayant une grande expérience de la mise en œuvre et de l’exploitation des CEP dès la phase de planification et développer les ressources humaines au fur et à mesure de la mise en œuvre du programme CEP. Il est également crucial d’avoir un programme qui augmente progressivement le nombre de CEP mis en œuvre sur plusieurs années.
  • Réflexion sur le genre à travers les CEP
    Dans le cadre du projet, les membres des groupes CEP ont été sélectionnés de manière à assurer un équilibre entre les hommes et les femmes. La configuration des groupes pour permettre aux hommes et aux femmes d’apprendre ensemble a accru la prise de conscience et la confiance en soi des femmes et amélioré leurs compétences de présentation.
  • Adopter une approche progressive et graduelle pour introduire une nouvelle méthode avec un objectif spécifique (CEP avec gestion des ressources naturelles) à un gouvernement avec une institution et un système existants
    Lors de l’établissement d’une pierre angulaire par la mise en œuvre des CEP sur la gestion des ressources naturelles, les départements de vulgarisation aux niveaux régional et zonal n’étaient pas impliqués. Plus tard, la transposition à plus grande échelle a vu la collaboration des départements de vulgarisation régionaux et zonaux. Ces efforts progressifs ont été couronnés de succès. Il est également efficace d’atteindre la haute direction du gouvernement lors du passage à l’échelle supérieure et de l’organisation d’ateliers et de voyages d’études.
  • Coopération avec les donateurs potentiels
    La FAO vise à institutionnaliser les CEP et la coopération avec la FAO a fonctionné comme une filière avec les ministères et les agences centrales (tenue de séminaires conjoints, etc.), promouvant efficacement les CEP.
  • Prise en compte des droits d’utilisation des terres communautaires
    Des difficultés sont apparues lors de l’application de l’approche CEP aux terres communales gérées par des groupes comme les coopératives, étant donné l’absence de droits explicitement garantis à long terme pour l’utilisation de ces terres et des ressources forestières comme les arbres plantés comme bois d’œuvre.

4. Informations pertinentes

Catégorie de l’approche NbS4-1. 27.
Titre du projet dont découle l’approcheProjet de gestion durable des ressources naturelles (PGDRN) par le biais des champs-écoles paysans dans la région de la vallée du Rift dans la région d’Oromia
PaysÉthiopie
BiomeDésert/semi-désert, régions montagneuses
Période de mise en œuvre1er juin 2013 – 31 mars 2018
Organisations chargées de la mise en œuvreBureau de l’agriculture et des ressources naturelles d’Oromia (OBANR)
Organisations de soutienAgence japonaise de coopération internationale (JICA),
IC Net Ltd.
Rapports/Outils/Lignes directricesRapport final de projet
Guide de mise en œuvre des CEP
Brochure du projet
[Site web AI-CD] : Projet pour la gestion durable des ressources à travers les Champs Écoles Paysans (SNRMP) dans la zone de Vallée du Grand Rift de la Région d’Oromia
Contributeurs de cet articleTEJIMA Shigeharu/Oriental Consultants Global Co., Ltd.