28. Approche d’égalité des chances/de vulgarisation à faible coût, PRRIE

1.Aperçu de l’approche et caractéristiques

Il s’agit d’une approche de vulgarisation communautaire appelée PRRIE, ou Développement Rural Participatif et Gestion des Ressources par la Formation Intégrée pour l’Égalité des Chances. Il s’agit d’harmoniser les efforts de conservation des sols et d’amélioration de la qualité de vie des communautés locales en assurant l’égalité des chances pour tous d’une manière très rentable.

  • Comment l’approche PRRIE assure-t-elle l’égalité des chances sur le plan économique ?
    • En proposant des thèmes de formation très variés à la communauté locale : plus de 800 formateurs locaux ont dispensé aux villageois voisins une formation sur des techniques simplifiées telles que la plantation d’arbres, la lutte contre les dommages causés par la dégradation des sols, les fours de cuisson économes en énergie, la culture du litchi et l’aquaculture.
    • Des formations organisées sur la base de cinq principes simples : (i) organiser les sessions de formation là où vivent les personnes concernées, (ii) utiliser les ressources disponibles localement, (iii) répondre d’abord aux besoins locaux, (iv) ne pas sélectionner les participants et (v) cibler le plus grand nombre de personnes possible.
    • Extension de la zone cible lorsqu’un certain taux de diffusion/adoption est atteint : ne pas viser un taux de diffusion/adoption de 100 % est l’un des points importants pour l’extension dans une zone large pour assurer un rapport coût-efficacité élevé.
  • Principaux résultats obtenus grâce à l’approche PRRIE : plantation de 2,38 millions d’arbres et encouragement du leadership et de l’initiative des communautés locales.

Mots-clés
Approche de vulgarisation, modèle participatif, égalité des chances, rapport coût-efficacité

2. Description du projet à l’origine de cette approche

2-1. Introduction

Madagascar compte plus de 250 000 espèces d’animaux et de plantes sauvages, dont environ 80 % sont endémiques. Cependant, les arbres forestiers disparaissent sous la pression toujours croissante de la déforestation. Celle-ci est attribuable, entre autres, à la demande croissante de terres due à l’augmentation de la population humaine, à la conversion des terres forestières en terres agricoles, à la culture sur brûlis et à la collecte de bois de chauffage. La dégradation des terres causée par la déforestation est particulièrement importante dans les hautes terres centrales en amont, où les collines dénudées sont répandues et où l’on voit souvent des ravins spectaculaires appelés « lavaka » (un mot malgache qui signifie « trou »).

Lavaka et écoulement de sédiments dans les rizières

En règle générale, les habitants des zones en amont sont pauvres. Et malheureusement, le fait que leurs pratiques agricoles, notamment la riziculture, soient entravées par la formation de lavaka les laisse plus démunis que jamais. La formation de lavaka entraîne le ruissellement des sédiments des collines effondrées, d’où ils se déversent dans les terres agricoles, les plans d’eau, les voies d’irrigation et sur les routes. En outre, une énorme quantité de sédiments est transportée par les rivières et les ruisseaux et se répand sur les rizières en aval. Cette situation montre à quel point la conservation des sols et la vie des populations sont étroitement liées. Dans ce contexte, il est nécessaire de développer un modèle participatif pour promouvoir la conservation des sols et améliorer les moyens de subsistance.

2-2. Détails des mesures prises

  • Il s’agit d’une approche de développement rural communautaire appelée PRRIE (Développement Rural Participatif et Gestion des Ressources par la Formation Intégrée pour l’Égalité des Chances), qui a été appliquée à ce jour à deux projets de la JICA au Sénégal et au Malawi.
  • PRRIE est une approche basée sur la formation pour assurer l’égalité des chances pour tous avec un rapport coût-efficacité élevé et comprenant : le développement des capacités de la communauté locale par le biais d’une série de sessions de formation intégrées, contrôlées et suivies par des formateurs locaux.
  • Le ministère de l’Environnement, de l’Écologie et des Forêts (MEEF) et le ministère de la Présidence chargé de l’Agriculture et de l’Élevage (MPAE) ont sélectionné et formé plus de 800 formateurs locaux.
  • Des formateurs locaux, supervisés par le MEEF/MPAE, ont dispensé des sessions de formation à la communauté locale (plantation d’arbres sur les pentes dégradées, contrôle des dommages causés par la dégradation des terres [lavaka], fabrication de fours de cuisson économes en énergie, culture de litchis et aquaculture), ainsi qu’un contrôle et un suivi.
  • Les sessions de formation sont organisées sur la base des cinq principes simples suivants et sont toujours ouvertes au public afin de garantir l’égalité des chances pour tous, tout en assurant un rapport coût-efficacité élevé :
    • Organiser les sessions de formation là où vivent les personnes concernées
    • Utiliser les ressources disponibles localement
    • Répondre d’abord aux besoins locaux
    • Ne pas sélectionner les participants
    • Cibler le plus grand nombre de personnes possible
Formation sur la plantation d’arbres1
Formation sur le contrôle des dommages causés par la dégradation des terres
Formation sur la plantation d’arbres2
Formation sur les fours de cuisson économes en énergie
Marcottage des litchis
Carpe royale produite par un villageois

(Perspectives de durabilité)

  • Formation d’un certain nombre de formateurs locaux qui servent de moteurs pour promouvoir la culture des arbres et les nouvelles activités d’amélioration des moyens de subsistance introduites par des agents extérieurs en utilisant les ressources disponibles localement.
  • Soutien à l’accès aux organismes de microfinancement et aux subventions pertinentes pour soutenir les activités génératrices de revenus à court terme des villageois, comme la riziculture ou la pisciculture.

3. Analyse de l’approche

3-1. Impact

Formations

  • 800 formateurs locaux ont été formés
  • 8 500 sessions de formation ont été organisées avec 143 000 participants sur une période de cinq ans

Actions des résidents locaux

  • 2,38 millions d’arbres ont été plantés, 100 lavaka ont été traités, 21 000 fours de cuisson économes en énergie ont été fabriqués, 23 000 plants de litchis ont été produits et plus de 122 000 alevins de carpes ont été élevés.

Retour des résidents locaux

  • « Contrairement aux projets d’aide précédents, chacun peut acquérir des compétences de manière égale et même aider les personnes en difficulté. Nous en sommes heureux. »

3-2. Leçons apprises

Incitations à poursuivre les actions

  • Encourager les personnes à créer de nouvelles activités pour améliorer les moyens de subsistance, générer des revenus et contribuer simultanément au développement des villages est ce qui permet aux formateurs locaux de rester motivés pour fonctionner comme des pôles de connaissances et d’informations et ainsi susciter des actions continues de la part de la communauté.

Extension

  • La simplification des techniques à un niveau que la communauté locale peut gérer et l’extension de la zone cible lorsqu’un certain taux de diffusion/adoption est atteint, sans pour autant viser une diffusion/adoption à 100 %, sont des éléments clés de l’extension à une vaste zone avec un rapport coût-efficacité élevé.
  • La présentation proactive des avantages de l’approche en termes quantitatifs et qualitatifs aux utilisateurs potentiels (c’est-à-dire les donateurs, les ONG et les entreprises privées travaillant sur des activités de RSE, etc.) est essentielle pour attirer leur attention et pour intégrer et développer l’approche.

4. Informations pertinentes

Catégorie de l’approche NbS4-1. 28
Titre du projet dont découle l’approcheProjet de Développement de l’Approche Intégrée pour promouvoir la Restauration Environnementale et le Développement Rural (PRODAIRE)
PaysRépublique de Madagascar
BiomeMontagneux
Période de mise en œuvre2012/2/10 – 2018/3/31 10/2/2012 – 31/3/2018
Organisations chargées de la mise en œuvreMinistère de l’Environnement, de l’Écologie et des Forêts (MEEF), Ministère auprès de la Présidence chargé de l’Agriculture et de l’Élevage (MPAE)
Organisations de soutienAgence japonaise de coopération internationale (JICA)
Rapports/Outils/Lignes directricesManuel d’utilisateur du modèle LIFE(*)
(*) Le modèle LIFE est un modèle de type Madagascar qui adopte l’approche PRRIE.
1. Corps principal              
2. Ouvrages complémentaires                            
2-1. Recueil de données                            
2-2. Manuel d’utilisateur du modèle LIFE                            
2-3. Document annexe
[Publication] Promouvoir une arboriculture plus durable chez les petits exploitants dans les zones reculées : un aperçu de Madagascar (anglais)
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/14735903.2021.1914447 [Site web de l’AI-CD] Stopper la dégradation des terres tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés locales grâce à l’approche de l’égalité des chances pour toutes et tous
http://aicd-africa.org/archives/1598?ln=fr
Contributeurs de cet articleTakuya Shiraishi/Oriental Consultants Global